Biographie G.M. Witkowski - version longue (suite)

3) Compositeur et chef d'orchestre (1903 – 1923)

1904. G. M. Witkowski étudie et analyse le fonctionnement, les réussites et échecs de plusieurs orchestres européens et français. Il s’entretient, à cette occasion, avec Gustave Samazeuilh de Bordeaux, M. Maquet de Lille et surtout J.-G. Ropartz, ami d’enfance, dont l’administration des Concerts de Nancy, lui semble un modèle transposable à Lyon.

 

 

  Joseph-Guy Ropartz

                    1905.Création à Lyon de la Société des Grands Concerts.

Sous l’égide d’un conseil d’administration présidé par le banquier Édouard Eynard*, avec l’appui de personnalités musicales, et adossé financièrement à un Syndicat de garantie assuré par les principaux mécènes lyonnais, Witkowski porte sur les fonds baptismaux cet ensemble symphonique dont il rédige les 1ers statuts.

 

                                                                                                          Edouard  Eynard

D’emblée, pour d’évidentes raisons de qualité, il exige des futurs instrumentistes qu’ils ne soient dévolus qu’à son orchestre. Malgré cette contrainte matérielle d’une grande nouveauté, il c28 novembre 1905. 1er concert de la Société des Grands Concerts, dirigé par G. M. Witkowski : 

la salle des Folies-Bergères de Lyon est pleine ; cependant, malgré un succès public immédiat et une presse élogieuse, quelques ajustements nécessaires et corrections obligatoires doivent être apportés.

 

    Lors du 2e concert, l’affluence est telle, qu’il faut le donner à nouveau quelques jours plus tard.

Répercuté par la presse, porté par d’Indy à Paris, le retentissement est cette fois national. 

 

En cet hiver tempétueux de l'année 1905 commence l'histoire de l'orchestre de la Société des Grands Concerts*.

 

*Cet orchestre, actuel Orchestre National de Lyon, a fêté en novembre 2005 son centenaire, peu après celui (en novembre 2003) de la Schola (rebaptisée Schola Witkowski en 1953).

Witkowski se trouve désormais à la tête d’un ensemble unique en France,  composé d’un orchestre symphonique permanent de quatre-vingt pupitres, assorti d’un choeur pouvant rassembler plus de deux cents voix.

 

 On parle déjà de « décentralisation musicale exemplaire »

(La Revue musicale parisienne).

 

1906. Dès lors, Witkowski, peut enfin envisager une carrière professionnelle dans la musique : à 39 ans, bien qu'en charge d’une famille nombreuse, il démissionne de l’armée et renonce, par là, à la sécurité, même relative, d’une solde d’officier, pour se consacrer entièrement à sa Société des grands concerts et à la composition.

1907. En moins d’un an et demi, l’orchestre de la S.G.C aura interprété avec un succès constant une quarantaine d’œuvres.

En août, il est appelé à jouer  au théâtre antique d’Orange, devant dix mille spectateurs*.

 

*La 9e Symphonie de Beethoven y est donnée avec enthousiasme. Elle sera interrompue avant le final par la pluie, mais « sous les hourras d’un public qui, bien que copieusement douché par les foudres célestes, ne se décidait pas à quitter les gradins du grand théâtre » [lettre d’un musicien de l’orchestre à G.M.W.]

                                                                                                Orange - 1907

  Cette fois, la Société des Grands Concerts est définitivement lancée. Seule lui manque une salle digne de ce nom. Ce lieu n’existant pas à Lyon, Witkowski fait accepter par la ville un projet de construction d’une salle de 1 800 places, inspirée du Neues Gewandhaus de Liepzig.

     # Sonate pour piano et violon (créée par Blanche Selva et Émile Chaumont).

1908. Inauguration de la Salle Rameau qui abritera désormais l’Orchestre philharmonique, et ce, durant près de 70 ans.

1911.2e Symphonie en la mineur

                           (Orchestre des Concerts Lamoureux à la Société nationale).


    1914-1917. Mobilisation à Valence ; interruption des concerts.
Mort au front de son fils Jacques (1915).


    1917. La reprise des activités de l’orchestre, le 25 novembre 1917, coïncide avec le centième concert de l’ensemble que dirige Witkowski.

En dix ans, ont déjà été données plus de 550 œuvres différentes, puisées aussi bien dans le grand répertoire classique (dont ont la primeur Beethoven, Bach, Wagner… et C. Franck) que dans le répertoire contemporain de ce début du xxe siècle, avec une orientation nette vers la musique française*.

        *ont principalement composé cette deuxième partie des programmes, Henri Duparc, Joseph-Guy Ropartz,

Camille Saint-Saëns, Édouard Lalo, Claude Debussy, Milij Balakirev, Auguste Savard, Ernest Chausson,

         Richard Strauss, Guillaume Lekeu, Gabriel Pierné, Charles Bordes, Emmanuel Chabrier, Antoine Mariotte,

         Albéric Magnard, Nikolaï Rimki-Korsakoff, Paul Dukas, Sylvio Lazzari, Maurice Ravel,

        Gustave Samazeuilh , Louis Aubert, Louis Verney, Florent Schmitt, etc.

 

1919. Dans sa propriété de La Combarrière, à Paladru (Isère) Witkowski achève une importante partition pour chœur et orchestre commencée avant la guerre, où sont célébrés la maison, la campagne, le rythme des saisons et la vie :

# le Poème de la maison, poème lyrique d’après Louis Mercier.


Mort accidentelle de son fils Loïc.

1921. Nouvelle œuvre d’inspiration virgilienne :
# Mon lac, pour piano et orchestre (par Blanche Selva*).

 

 

Lac de Paladru (photo G.M.W.)

SUITE...

 4) COMPOSITEUR , CHEF d’ORCHESTRE et DIRECTEUR du CONSERVATOIRE  de LYON  (1924-1943)

   

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                         1) Education musicale et formation militaire  (1867-1889) ]

                          2) Le musicien et l'officier  (1890-1902)  

                          3) G.M.Witkowski, compositeur et chef d'orchestre  (1903-1923) ]

 

                                                                               *

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*Edouard EYNARD

(1837-1913) :

Banquier, homme politique, député, il se distingue également pour son goût et ses interventions importantes en faveurs des arts et de la culture, la restauration modèle de l’Abbaye de Fontenay, et ses multiples actions de mécénat

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

*Blanche SELVA

(1884-1942) :

 Pianiste virtuose liée à la Schola cantorum à ses débuts, elle crée au cours de ses nombreux concerts, les œuvres d’Albeniz, Fauré, Roussel, d’Indy etc…

Pédagogue réputée dans toute l’Europe , elle a publié des ouvrages de référence sur l’art de la sonate et l’enseignement du piano.